« La rame » que je baptise ainsi en lieu et place de l’aviron, seul ou à plusieurs
c’est le bien-être de glisser sur l’eau sans autre aide que ses bras et ses jambes que
l’on utilise comme force propulsive du bateau, skiff si l’on choisit d’être solitaire, ou
collectif pouvant contenir jusqu’à huit rameurs. barré avec équipier
supplémentaire, ou non barré.
Cette discipline que je connaissais de loin pour en avoir apprécié une forme
d’élégance lorsque je l’ai vu pratiquée in situ sur l’eau en rivière ou en image
télévisuelle lors de retransmission d’épreuves lors de championnat ou de JO, s’est
imposée à moi alors que récente retraitée depuis un peu moins de dix ans, j’ai
souhaité m’adonner à un sport, pour garder la forme qu’il m’est encore donné de
posséder à 70 ans. Ayant vécu en région parisienne pendant plus de 40 ans
auparavant, les seules disciplines qui m’aient été données de pratiquer étaient le
vélo et la marche. Bien des fois j’ai alterné les deux lors de déplacements (inter
communaux) entre ville de banlieue, parfois pour la détente, mais souvent comme
moyen de transport. J’avais donc en moi une certaine capacité à l’exercice
physique.
De fait, ce choix s’est imposé tant il me semblait que le corps participe pleinement à
l’effort et qu’ainsi c’est gagnant à l’arrivée. Plus de cinq ans après et avec recul,
d’avoir connu des périodes de moindre envie de me mettre non pas à l’eau mais sur
l’eau à bord d’un skiff, je mesure les avancées. Le ressenti gratifiant d’un subtil
exercice d’équilibre entre le bateau et moi.
Ce manque d’appréciation m’a valu le bain forcé, que tout pratiquant a connu ou
connaitra. Après toutes ces séances hebdomadaires tout au long de l’année
(l’aviron peut être possible en hiver) en protégeant particulièrement les mains par
des manchons qui s’enfilent sur la pelle, emprisonnant la main tout en laissant
libre les doigts dans le mouvement et les pieds par de bonnes chaussettes. Pour les
anxieux où je m’inclue la gestuelle dans l’apprentissage d’un relâchement et d’une
coordination des membres est et rest
era la partie la plus délicate dans ma
progression.
Pour conclure mon propos sur tous les bienfaits de cette discipline, je me suis rendue
en Septembre sur le plan d’eau des Dagueys à Libourne pour une rencontre entre
athlètes accomplis (l’équipe de France en ayant fait son lieu d’entrainement) et
amoureux fous de plusieurs nationalités, qui se mesurent sur divers types
d’embarcations, pendant plusieurs jours. Des papis et mamies de près de 80ans ont
mieux fait que figurer, se classant dans les premières places. Comme quoi ramer
peut-être salutaire et donner l’envie de se tester soi-même !!!!
A l’issue de notre réunion annuelle de club, pour renouveler les licences et faire le
point sur les activités passées et à venir, j’ai franchi le pas de mesurer le niveau atteint en me présentant sur l’épreuve d’aviron d’or.
Non pour aller chercher
quelque glorification que je ne vise pas, mais pour me permettre d’être plus
autonome lors de nos séances et d’apporter mes conseils aux nouveaux affiliés, au
cours de nos sorties. L’avancée dans la saison automnale et la baisse assez marquée
des températures me laissait perplexe quant au résultat final, eu égard à mes
mains qui ont quelques difficultés à s’adapter à la température et me font endurer
un onglet, fort désagréable pour le maniement des pelles. De plus je dois évoluer sur
un skiff, avec tous les risques à la première erreur d’évolution sur l’eau. Petit
entrainement d’échauffement indispensable à l’ergo, et répétition des manœuvres
incontournables qui sont demandées, sur un parcours test. Résultat final
concluant qui me donne tout de même le sentiment de satisfaction d’avoir tenté le
challenge.