Marais de Bonnefont
J’ai découvert aux côtés de mes compères botanistes un endroit « rare » privilégié dans son cadre : une réserve humide régionale de 42 hectares. Il constitue un écrin végétal tel un patchwork dans les nuances de couleurs qui l’habite. Cette zone humide représente dans sa spécificité et son ampleur un lieu unique dans le Lot assurant l’équilibre naturel territorial et la gestion de l’eau. Un croquis rapide, in situ a fait l’objet d’une première esquisse, je l’ai retravaillé plus longuement pour traduire au plus près la végétation dense et duveteuse des roseaux, ondulant en permanence sous l’effet du vent. En situation inconfortable, pour travailler et sous l’emprise des éléments environnants, le vent taquin et fripon a projeté une petite partie de mes outils posées en équilibre sur la rambarde ceinturant le passage en caillebotis pour déambuler autour du lieu. Cet endroit très pédagogique pour une approche botanique présente quelques difficultés à qui veux le saisir le crayon à la main.
Vallée de L’Ouysse
Autre endroit remarquable la vallée de l’Ouysse, interprétée et exprimée dans sa colorimétrie comparable aux eaux d’un lagon. Les nuances du milieu varient du vert émeraude au bleu aigue marine, lorsque le ciel se reflète sur l’eau. La présence de ce milieu liquide à cet endroit s’explique par le tracé du cours non bien défini qui fait disparaitre le ruisseau pendant plusieurs dizaines de kilomètres, pour le faire renaitre sous forme de résurgences. Là encore j’ai voulu faire une interprétation contradictoire dans les nuances, mélanges de vert profond, à la surface de l’eau et de vert éclatant que renvoie la végétation printanière du mois de Mai.
Ruines de Grandmont
L’emplacement du site dont il ne
reste que des bribes de construction est un haut lieu de mémoire de l’époque
médiéval. Erigée au 11e siècle cette entité est
dénommée « chef d’ordre », c’est-à-dire qu’elle fonde un ordre
monastique dont les préceptes vont ensuite être repris par d’autres moines, qui
vont ainsi bâtir plus d’une centaine d’abbayes sur toute la France.
Ses recommandations : le détachement des biens matériels est institué
en opposition à d’autres corps monastiques, vivant dans le confort matériel.
L’ambiance plus atténuée de la palette de couleurs utilisée pour rendre l’atmosphère générale du site confère légitimement à une grande douceur. Hommage que je veux transcrire comme symbole de l’empreinte laissée par ses moines.
Technique de découpe et collage pour le rendu
Pour redonner un meilleur effet visuel des plantes sur le fonds ambiant, j’ai opté pour un faux effet 3D (dans l’épaisseur du rendu). Etant donné que la technique employée, celle de l’aquarelle, peinture diluée à l’eau qui laisse transparaitre dans le rendu toute la délicatesse des sujets, il est évident que je me dois de ne pas créer de surcharge. Or la plante représentée est souvent entourée d’un fatras organique, difficile à traduire et détailler dans sa complexité.
L’aquarelle de chaque plante est donc découpée en créant des languettes contournant les sujets. Puis je les redispose sur un support papier (grammage assez fort) en découpant légèrement au cutter l’endroit où je veux les disposer et je rabats la languette au dos de la feuille. Je procède au rendu environnant en diminuant l’intensité et la précision du trait comme une focale d’appareil photos.